En plus des informations météorologiques qu’elle véhicule au moment de sa publication, la carte météo, support du dessin, fixe bien au-delà des prévisions à vingt-quatre heures, les traits effrayés, dubitatifs, hilares, grotesques ou ahuris d’habitants de planètes qu’on pourrait croire lointaines, alors même qu’il s’agit des effigies de nos propres paniques.

Cet « imaginaire de la catastrophe » est celui-là même qui s’élabore lentement dans la mentalité collective, relayé à la fois par des phénomènes météorologiques extrêmes qui affectent de plus en plus notre quotidien et par le traitement médiatique des événements exceptionnels qui accèdent au statut d’ « émission spéciale » dans les journaux radiotélévisés. Car notre époque est éruptive : les fumées d’Eyiafjöll (le volcan islandais) dans leur traitement médiatique et visuel peuvent étrangement ressembler à celles du World Trade Center.

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