Muselets et autres ivresses
Le jeu, puisqu’il est vite apparu qu’il s’agissait de cela, consiste donc à se laisser surprendre par les hasards graphiques du muselet et à organiser alentour un dessin tracé à l’aide d’une seringue utilisée en guise de porte-plume.
Ces jeux se poursuivent jusque dans l’atelier de l’imprimeur (Clot, Bramsen & Georges, Paris). Sur une proposition de l’imprimeur lui-même, l’impression du muselet relève du numérique (imprimante jet d’encre et encres pigmentaires) tandis que celle du dessin relève du lithographique (la presse). L’imprimante et la presse : là, de l’encre liquide déposée en surface sur le papier pour y traiter l’objet métallique minutieusement, comme en trompe l’œil, et ici huit cents kilos de pression pour faire pénétrer dans le papier une encre grasse libérant des noirs profonds d’où surgiront les figures capables d’animer les rêves enfouis d’un vieux muselet…
Pour finir, des chutes d’éléments lithographiés sur papier ou découpés dans les plaques photosensibles en zinc utilisées pour imprimer les noirs de la série antérieure des muselets ont été assemblés et entremêlés pour constituer d’autres figures inspirées des précédentes mais affranchies du muselet et ouvertes à toute sorte de délires graphiques.