Du côté d’Oulipo


Voeu de tout bois

Voeu de tout bois

Renée

Renée

Oulipoussettes

Oulipoussettes

Voeu de toute oie

Voeu de toute oie

Aliénor et Wace

Aliénor et Wace

La fréquentation du festival Pirouésie (www.pirouesie.net) qui se tient chaque année début août à Pirou (50), d’abord en simple participant, puis en y assurant la direction d’un atelier « Faire vœu de tout bois », a été l’occasion d’une initiation aux pratiques oulipiennes et à la création sous contrainte (oulipo.net).
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Pour Faire vœu de tout bois, il suffit, au cours d’une déambulation en groupe le long de la laisse de mer dans le havre de Saint Germain, non loin de Pirou (50), de collecter des matériaux (organiques, minéraux, végétaux ou manufacturés) et de commencer à composer à l’aide d’un simple canif un assemblage en utilisant, des moyens de fortune également collectés (ficelle, filets, fil de fer, etc.). Ainsi, au grand air marin, germent à l’insu de tous les chimères de chacun. 

Dans un deuxième temps, à l’abri d’un improbable atelier, avec le secours éventuel de quelques outils, l’assemblage est consolidé. Ainsi va se trouver rassemblé l’espace d’un après-midi tout un petit peuple de licornes et de dragons, de totems et d’emblèmes, d’oiseaux fugueurs et de visiteurs de rêves, de guetteurs et d’endormis, venus des horizons secrets de chacun. Des photos anonymes attestent de ce rassemblement autant informel qu’éphémère.

 

Renée, une nouvelle d’Olivier Lannuzel, fut publiée en 2018 aux éditions Helvétius (https://editionshelvetius.com) : c’est « une lettre de tempête, une lettre de démence, celle d’une femme imprimant à sa descente en enfer des vocalises menaçantes » (présentation de l’éditeur). Cette rencontre avec Olivier Lannuzel est inscrite sous le signe de la contrainte : le lipogramme (« texte dans lequel l’auteur s’impose de ne jamais employer une lettre, parfois plusieurs »  selon la définition qu’en donne les oulipiens eux-mêmes sur leur site). Ici en l’occurrence sont proscrites toutes les voyelles hormis le « E » (cinquième lettre de l’alphabet, la plus utilisée de la langue française, tout à la fois muette ou sonore, ouverte ou fermée).

La progression de la tempête est soulignée par des illustrations tirées de la série des « Divagations météorologiques » (voir en page d’accueil sur ce site la galerie du même nom). Chaque exemplaire de Renée est agrémenté d’une dédicace avec un dessin original à l’encre de chine collé sur la page de garde et exécuté sur les petites cartes météorologiques éditées par le journal le Monde dans ses pages « Services » des années 2003 et 2004. A l’automne 2022, l’ensemble à fait l’objet d’une installation à Bouillons Kub (Orval – 50660) : voir l’onglet « Agenda » sur la page d’acceuil de ce même site.

 

Les Oulipoussettes : en 2021, Oulipo s’est trouvé fêter son soixantième anniversaire. A cette occasion le festival Pirouésie s’est délocalisé le temps d’une journée, dans une ferme (voir en page d’accueil sur ce site la galerie « Vaches »), non loin du château de Cerisy-la-Salle où fut précisément fondé le mouvement à l’initiative de Raymond Queneau et François Le Lionnais. En septembre 1960, une photo du groupe réuni autour d’une poussette d’enfant y fut prise et c’est pour commémorer cet instant que la série des « Oulipoussettes » (dessins à l’encre de chine sur papier) fut entreprise.

Cerisy-la-Salle (50) – Septembre 1960

Tenant la poussette : François Le Lionnais / Les bras croisés dans le dos : Raymond Queneau

 

Aliénor et Wace : L’exposition dont il est ici question a été présentée pour la première fois à Pirou (50) lors du festival Pirouésie, le mardi 2 août 2022 en écho à la conférence et lecture musicale dansée de Valérie Beaudouin de l’Oulipo, assistée de Robert Rapilly (directeur artistique de Pirouésie) pour les lectures, de François Lemonnier pour la musique (guitare et oud), et de la compagnie V.O. pour la danse.

Berceau de l’Oulipo en 1960 (https://oulipo.net) et de Pirouésie en 2007 (http://pirouesie.net/index.php?), le pays de Cotentin fut il y a 900 ans, celui de Wace (natif de Jersey), trouvère du 12e siècle, auteur d’une œuvre subversive et pré-oulipienne : le « Roman de Rou ». Wace fut l’ami d’Aliénor d’Aquitaine, petite fille éminemment lettrée de Guillaume IX, l’un des tout premiers troubadours : deux poètes d’Oïl et d’Oc aux origines du français moderne. Wace et Aliénor : un tel moment d’histoire et d’amitié a, selon les mots de Robert Rapilly présidé à la 16e édition de Pirouésie en août 2022.

L’exposition est en partie inspirée de poèmes et commentaires tirés du Livre d’Aliénor, un ensemble de textes, assemblés et composés par l’Oulipo et qui répond à cette sollicitation faite en 2013 par Xavier Kawa-Topor, directeur à cette époque de l’abbaye de Fontevraud, à Jacques Roubaud : « […] le gisant d’Aliénor est présenté dans l’église abbatiale de Fontevraud à côté de ceux d’Henri II Plantagenet et de Richard Cœur de Lion. Il représente la reine tenant un livre ouvert sur la poitrine. Il semble qu’il s’agisse là de l’une des premières représentations en Occident d’une femme à la lecture. Surtout, ce livre est aujourd’hui ouvert sur une double page vierge. Prenant ces pages blanches pour une invitation, nous aimerions mener à partir d’elles un projet de création littéraire pour répondre à la question sans réponse : que lit Aliénor d’Aquitaine ? Nous pensons qu’il y a matière à un projet collectif que nous serions heureux d’envisager avec l’Oulipo. »

 

Voeu de toute oie : Cette exposition, s’est tenue du 30 juillet au 4 août 2023 à Pirou, lors du 17ème festival Pirouésie, ainsi présenté sur le site du festival (http://pirouesie.net/festival/) : Pirouésie réécrira le Grimoire des Oies, précieux ouvrage parti en fumée après l’incendie du château par les Vikings en l’an 842. Ayant fui par l’effet d’une formule magique, les gens du château reviennent tous les ans métamorphosés en oies… pour l’éternité ? Non, car cet été nos Oies de Pirou pourront « délire » le Grimoire restauré, ainsi retrouver forme humaine (voir la légende des Oies de Pirou sur le site : https://www.chateau-pirou.fr

La légende raconte qu’il suffit de délire (lire à l’envers) la formule du vieux grimoire. Mais tout a brûlé : le chateau et le grimoire avec… L’exposition associe des effigies d’oies (domestiques ou sauvages, vivantes ou cuisinées, de bois et métal plutôt que de plumes et d’os) à des ambimages : des images présentées sur un mécanisme rotatif qui permet de les lire (de haut en bas) ou de les « délire » (de bas en haut).


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